
1000€ – Déclaration CSE I2S du 26 mars
Une prime de 1000 euros aux travailleurs et travailleuses qui ne peuvent pas faire du télétravail… Mais sur quelle planète vit le gouvernement ?
Alors que nous devons batailler pour faire respecter les consignes sanitaires préconisées par le corps médical. Alors que nous devons jour après jour marteler que l’épidémie en cours n’est pas une simple grippette et que nos infrastructures hospitalières ne peuvent pas soutenir la charge importante attendue si le confinement n’est pas respecté, tellement elles ont été malmenées ces dernières décennies au nom de la rentabilité financière et de l’orthodoxie libérale.
Le gouvernement, en envoyant un sac de piécettes méprisant, en appelle les petits contrats, les petites mains du capitalisme à continuer de travailler pour que les cadres, et les fonctions tertiaires – pardon pour le néologisme – télétravaillables puissent continuer à vivre le plus sereinement possible, pour faire en sorte qu’on continue comme avant à laisser les politiques entrepreneuriales et gouvernementales à nous mener droit dans le mur.
Mille euros pour avoir le droit de se trouver confronté à la possibilité de contracter une maladie dont les témoignages des personnes guéries (et parfois en récidive) en montre toute l’horreur. C’est une honte !
Nous espérons que SopraSteria, et I2S en particulier n’utilisera pas ce prétexte des milles euros, désocialisés et défiscalisés comme il se doit dans l’église orthodoxe du Saint Libéralisme, pour appeler ses salarié-e-s à se déplacer sur site. C’est une carotte inacceptable !
Il s’agit bien ici d’un mépris de classe, et les mesures gouvernementales de ces derniers jours sont toutes à l’avenant. La CGT SopraSteria consciente des enjeux de classe exacerbés par la crise sanitaire, accélératrice d’une crise économique sous-jacente et attendue, se battra pour ne pas laisser les logiques mortifères qui ont eu le vent en poupe ces dernières années reprendre le dessus.
Déjà on nous annonce des reculs des droits des travailleurs et travailleuses dans des secteurs où l’activité était particulièrement effectuée par une main-d’oeuvre maltraitée, souvent en provenance du Maroc, de la Roumanie, de l’Algérie donc aujourd’hui incapable de se déplacer jusqu’à nos entreprises de logistique, de transport ou agricoles, et payée au lance-pierre. Des reculs inédits et rêvés par le patronat.
Rien ne présage que ces secteurs d’activité ne donnent pas des idées aux autres secteurs, dont le nôtre qui se protégera comme d’habitude derrière les paravents de la « crise » et de la « relation client » malgré une activité inutile voire nocive pour la société. Ces autres secteurs savent pertinemment que le gouvernement en place les soutiendra dans leurs réquisitoires.
Aujourd’hui comme hier il est plus qu’urgent que les salarié-e-s, en France et dans le monde, reprennent le pouvoir sur les entreprises pour stopper ces aberrations sociales et environnementales.
Mille euros, c’est le symbole du mépris de classe qui se joue aujourd’hui ! Nous ne nous laisserons pas leurrer !