STERIA: Suite de la Réunion de « négociations »…
Compte-Rendu 5 décembre 2013
Le thème de cette réunion : Egalité Professionnelle….???!!!!
Comment une négociation consacrée aux soi-disant difficultés économiques de Steria peut-elle englober une négociation pour un accord Egalité Professionnelle Femme-Homme?
Comment une négociation prévue pour obtenir des ajustements d’effectifs, des départs de salarié-e-s peut elle prévoir l’égalité en matière de rémunération, de promotion, de formation, de recrutement et d’avancée en matière d’articulation entre vie privée et vie professionnelle?
A moins que cette Direction ait décidé l’égalité entre femmes et hommes pour l’établissement de la charette à venir!!!!!
Depuis 2004, la Direction fait trainer les choses sur le sujet de l’égalité pour éviter d’agir sur le fond, et notamment en réparation du passif.
Le premier sujet abordé concerne la rémunération
Malgré les dispositions jurisprudentielles, la Direction maintien sa volonté de faire entrer dans les critères de comparaisons, la valeur sur le marché d’un emploi par rapport à un autre.
La CGT a demandé, sur la base d’un véritable référentiel emploi-type, que les emplois puissent être valorisés indépendamment des filières. De telle sorte que l’on puisse comparer les situations professionnelles des femmes et des hommes occupant des emplois d’activité différente mais mobilisant notamment des connaissances, des expériences, des compétences équivalentes. Il s’agit de mettre en application le principe « fondateur » :
Salaire égal pour un travail de valeur égale.
La Direction s’y refuse. Introduisant même un coefficient pondérateur de rémunération entre régions. Ainsi, Steria paie environ 10% de moins les salarié-e-s en Province qu’en Région Parisienne. Ensuite elle se prévaut de cette situation qu’elle crée pour s’auto-justifier de l’application d’une décote!
Cela est également relevé par la CGC.
La CGT réaffirme qu’il n’est pas possible de discuter de l’égalité des rémunérations sans aborder l’égalité en matière de qualification, et d’évolution de carrière.
La CGT indique que la Direction de Steria a créé un « monstre » en individualisant les salaires, les évolutions de carrière sur des critères subjectifs. Au delà de l’inégalité de traitement, il s’agit bien de véritables discriminations à l’encontre des femmes.
La CGT considère que la position de la Direction représente un danger pour les femmes à Steria.
La Direction déclenche un tollé des organisations syndicales en disant que la mesure unilatérale prévue après l’échec des NAO 2013 qui prévoyait un budget de 0,14% de la masse salariale pour résorber les inégalités ne serait finalement pas mis en œuvre!. Voici ce qu’écrivait la Direction à ce sujet :
« Budget de 400 K€ (hors charges sociales) pour 2013 pour réduire les inégalités Homme/Femme, ce qui représente une enveloppe de 0,14% de la masse salariale, applicable avec un effet au 1er janvier 2013.
Ce budget sera réparti selon les critères définis au sein d’un accord syndical ou dans le cadre d’un plan d’actions, en fonction de l’évolution des négociations en cours sur ce thème. La masse salariale est
entendue comme l’ensemble des Rémunérations Globales à Objectifs Atteints des CDI et CDD (hors
alternants), présents au 31.12.2012.«
La Direction dit que cette mesure a été rapportée parce que les négociations Femme-Homme n’étaient pas terminées. On atteint un summum de mauvaise foi, puisqu’au moment des NAO, la Direction était parfaitement au courant…que la Négociation Egalité Professionnelle n’était pas terminée et même complétement enlisée!
Le second sujet concerne le recrutement des femmes est abordée. Steria s’arc boute sur les chiffres qui indiquent que 25% environ de femmes sont en écoles d’ingénieurs.
La CGT rappelle que les emplois à pourvoir à Steria ne concernent pas uniquement des étudiant-e-s en provenance d’école d’ingénieur-e-s. Les Universités sont également concernées. Les étudiant-e-s d’IUT, les salarié-e-s titulaires de titres dans le cadre de la formation professionnelle. Il n’est pas possible de se cantonner à une « vitrine ».
La CGT rappelle également que pour obtenir la parité dans le recrutement, il est nécessaire d’avoir une certaine attractivité: Comment Steria peut-elle être attractif alors qu’elle annonce une dégradation des conditions de travail (allongement de la durée du travail, flexibilisation intensifiée, suppression de jours de repos) et des suppressions de poste à venir!!!!
Le dernier sujet abordé est l’articulation vie privée/vie professionnelle
La Direction projette un catalogue de mesures, où finalement la quasi-totalité sont des mesures existantes, des mesures déjà prévues par la législation. Elle arrive même à vouloir réécrire un accord d’entreprise de 1985, concernant la réduction du temps de travail des femmes enceintes.
Seule mesure qui serait une avancée: La Direction après discussion autorise l’absence et sans perte de salaire des futurs pères pour accompagner leur compagne aux examens prénataux.
Autre mesure qui est présentée comme une avancée serait la prise en charge des jours de congés paternité à hauteur de 30% du salaire mensuel brut. Un membre de la Délégation Force Ouvrière considère qu’il ne s’agit pas d’une avancée puisque dans certain cas de figure, les 30% serait inférieurs aux indemnités données par la Sécurité Sociale. Cela mériterait d’être creusé.
La Direction écrit également qu’un entretien sera automatiquement fait au retour du ou de la salarié-e de son congé maternité/paternité. A la demande de la CGT, la Direction précise que cet entretien sera fait par le manager. La CGT demande que les salarié-e-s puissent être accompagné-e-s d’un-e salarié-e de leur choix. La Direction s’y oppose vivement!
Autre mesure écrite, les jours enfants malades. La Direction se borne à reprendre les textes législatifs. La CGT demande que des jours rémunérés soient prévus afin d’éviter le fait que sinon encore une fois ce sont les femmes qui devront se sacrifier puisque, la discussion précédente l’a montré, ce sont elles qui ont les salaires les plus bas dans le couple.
A l’appui la CGT lit un accord d’une entreprise du secteur privé, qui prévoit 3 jours/an d’enfants malades rémunérés, cumulables à hauteur de 9 maximum.
La Direction des Ressources Humaines oppose un NON sonore à la proposition de la CGT…
Dernier élément la Direction écrit : « Steria s’engage à planifier les réunions pendant les horaires de travail et à éviter les horaires tardifs, ou trop matinaux.«
La CGT rétorque que Steria n’a pas besoin d’un accord pour cela. Il suffirait qu’elle intervienne pour empêcher que de telles réunions aient lieu. Nous donnons pour exemple une réunion prévue le 11 décembre 2013 à partir de 17h30 dans le secteur ERP et nous demandons à la DRH présente de mettre en adéquation ce qu’elle écrit avec la réalité en faisant immédiatement annuler cette réunion.
Nous précisons que nous avions par ailleurs prévenu la Direction en prenant soin de mettre en copie l’Administration de cet état de fait et en outre d’avertir la Direction sur les conséquences qu’elle devra assumer si un accident arrivait sur le trajet à l’issue de cette réunion qui se conclue généralement par un cocktail. Il s’agira d’une faute inexcusable de l’employeur.
Visiblement prise de panique, la DRH indique qu’elle fera annuler le cocktail en précisant aux salarié-e-s que ce sera à cause de la CGT.
La CGT bien entendu rétablira devant les salarié-e-s la réalité des faits.
La DRH termine brusquement la réunion dénonçant un manque de sérénité dans les débats. Manque de sérénité qu’elle a elle-même provoqué.
Toujours le tour de table demandé par la Direction. Nous pouvons être satisfait que ni Force Ouvrière, ni la CGC ni Solidaires n’aient manifesté la moindre intention de signer quoique ce soit, dénonçant une volonté de la Direction de dérouler son programme.
La CGT conclue en rappelant que les positions de la Direction sont excessivement dangereuses pour les femmes à Steria.