ACCORD TEMPS DE TRAVAIL I2S, la GRANDE ILLUSION !
L’accord temps de travail I2S soumis à signature a été signé par Traid’Union et contre toute attente, par une organisation syndicale « maison » représentant à elles deux 50% des voix. Il va donc s’appliquer car majoritaire.
Ce qui pourrait passer pour une soit disant avancée du fait que cet accord attribue un jour de RTT supplémentaire n’est en fait qu’une grande illusion, voire une véritable arnaque.
En effet,
- Les salarié-e-s à 36h50 doivent avoir normalement 11,5 jours si le calcul est correctement effectué.
- La plage des horaires individualisés ( 07h30à 19h30) avec des plages fixes et mobiles est plus en faveur de l’employeur que de l’employé.
- Le contingent des heures supplémentaires qui est de 150H / an et par salarié-e est supérieur à ce que prévoit notre Convention Collective (CCN), soit un maximum de 90H qui peut être majoré de 40 heures par accord d’entreprise ou d’établissement et autorise donc un dépassement jusqu’à 130 heures. Pourquoi alors, la direction a-t-elle voulu imposer 150H soit 20 heures de plus ?
Outre le fait que les salarié-e-s y perdent les Repos Compensateurs (paiement à 100% des heures effectuées au-delà du contingent, mais aussi récupération en temps des heures effectuées), ce n’est que par pur dogmatisme et ce n’est qu’un galop d’essai.
Cet accord est moins disant par rapport à notre CCN et matérialise à merveille l’inversion de la hiérarchie des normes. N’importe quel accord pourra déroger au code du travail ou de notre Convention Collective.
Demain, ne serait-ce pas au tour de nos salaires d’être revu à la baisse ?
Les heures supplémentaires s’imposent dorénavant aux salarié-e-s, et ne peuvent plus être refusées malgré les motifs légitimes de refus prévus par le code du travail (mais là, cet accord ne dit rien sur le sujet). Ce sont encore les salarié-e-s les plus fragiles qui seront pénalisé-e-s et notamment les mères de familles avec des enfants en bas âge.
Cerise sur le Gâteau, en cas de litige sur le nombre d’heures supplémentaires, c’est le manager qui aura le dernier mot.
Et n’oublions pas la possibilité pour les employé-e-s I3.1 de passer en forfait-jour, permettant ainsi à la direction de ne plus s’embêter avec les heures supplémentaires et compter sur l’effet psychologique « corporate » d’une telle proposition.
Tout dans cet accord renforce le pouvoir de l’employeur et tend à rendre le salarié-e corvéable. C’est un véritable retour au XIXème siècle : « Charbonnier maître chez lui !»
Aucune organisation syndicale digne de ce nom, et qui s’inscrit dans la longue tradition de la défense des intérêts matériel et moraux des travailleurs ne devrait signer un tel accord !
La CGT revendique la mise en place d’un vrai accord de temps de travail avec des horaires collectifs digne de ce nom. La CGT SOPRASTERIA demande à l’organisation s’étant jointe au syndicat pro-patronal de dénoncer sa signature, et d’engager avec la CGT et toutes les autres Organisations, la bataille pour l’ouverture d’une négociation sur un nouvel accord répondant aux aspirations des salarié-e-s