Lettre ouverte à la direction
Envoyé : mardi, mars 17, 2020 8:12 AM
À : <direction, et représentant-e-s syndicales>
Objet : RE: Point avec la Direction Générale sur le COVID-19
Bonjour,
puisque nous n’avons pas pu nous exprimer lors de cette présentation, je me permets de relever plusieurs points.
Tout d’abord je salue au nom de la CGT SopraSteria la volonté de communication auprès des salarié-e-s de l’entreprise.
Concernant la santé, nous avons bien perçu votre volonté de faire en sorte que les salarié-e-s ne soient pas touché-e-s par la maladie, mais que quelques fonctions (accueil et logistique si j’ai bien compris) auront besoin de continuer. Nous devons donc être attentif à ce que ces salarié-e-s (aux salaires souvent les plus faibles, et aux conditions de travail les moins faciles) puissent avoir toutes les possibilités de se soumettre aux consignes de protection (lavage des mains, ne pas prendre de transport en commun, etc.).
Ensuite nous avons appris ce matin qu’au moins une direction de service et une agence entière avait appelé ses salarié-e-s à venir sur site, en contradiction avec les règles présentées dans la note d’hier et transmise aux salarié-e-s. Tous les services doivent être traités de la même façon, et le télétravail devenir la règle, il faut donc rappeler aux directions de ne pas imposer aux salarié-e-s de venir sur site. Nous avons envoyé hier midi une lettre en ce sens à la DRH de I2S.
Concernant la continuation de l’activité, il est évident qu’extrêmement peu de salarié-e-s sont habitué-e-s à faire du télétravail sur une aussi longue période (pas un-e seul-e probablement). Il va immanquablement y avoir des difficultés réelles à exercer le télétravail dans un environnement qui n’est pas adapté, et dans des conditions incorrectes, sans évoquer les contraintes de garde. Aussi il est important que la hiérarchie ne puisse pas exercer de flicage, ni qu’aucune sanction ne pourra être prise pendant et après la période de crise sur la qualité ou la quantité du travail effectué.
Si des clients ont la mauvaise âme de considérer que, parce que nous sommes prestataires, nos difficultés ne les intéressent nullement, il n’y a aucune fierté à travailler avec eux.
Enfin sur le volet financier, si nous ne pouvons que nous réjouir d’apprendre que l’impact de la crise ne mettra pas en difficulté l’entreprise, il serait intéressant d’avoir une parole plus forte envers tous les salarié-e-s inquiet-e-s pour leur emploi pendant et après la crise.
Nous n’avons pas la moindre confiance dans le gouvernement actuel pour faire en sorte que la crise financière ne pèse pas uniquement sur les épaules des salarié-e-s. En revanche nous lui reconnaissons tout son attachement à sauver un système bancaire et financier mortifère pour la société et l’environnement au mépris de celles et ceux qui créent la richesse.
Nous savons également que plusieurs dizaines de millions d’euros de richesses créée par les salarié-e-s de SopraSteria sont sortis de sa trésorerie sous forme de dividendes. Aussi nous souhaitons que ces millions d’euros soient reversés aux salarié-e-s sous forme de salaire avec cotisation et imposition. Nous souhaitons également que qu’aucun dividende ne soit versé, ni résultat de produit financier, et que ces sommes soient redirigées sous formes de salaire avec cotisations et imposition. Enfin nous demandons à ce que les mascarades que sont l’intéressement et la participation soient redirigées vers des augmentations de salaires généralisées.
Avec le doux son du « mon ennemi c’est la finance » passé, l’Exécutif a tenté de jouer avec « ne laissons pas tomber des pans entiers de notre société aux mains de la finance et du marché » et d’un laconique « nous n’avons peut-être pas un modèle social et économique à la hauteur des enjeux ». Il serait un grand pas en avant que SopraSteria se saisisse de cette opportunité pour participer et être à la pointe de la transformation de la société.