FLEX-OFFICE

OU FAIRE TRAVAILLER UN MAXIMUM LE PERSONNEL POUR UN COÛT MINIMUM

Depuis quelques années divers entreprises étudies le moyen de réduire les coûts locatifs immobiliers. Une solution miracle a été trouvée. Les deux années de confinements que nous venons de vivre, ont été une aubaine ainsi qu’une expérience grandeur nature, de réduire entre un tiers jusqu’au deux tiers la capacité d’accueil de leurs locaux. Ces entreprises ont également constaté que le système fonctionnait. Comment me direz-vous ? Faire entrer par exemple 200 personnes quand il n’y a de la place pour 100 ? Très simple, rappelez-vous du jeu de la chaise musicale.

Ces entreprises ont également constaté que le système fonctionnait. Comment me direz-vous ? Faire entrer par exemple 200 personnes quand il n’y a de la place que pour 100 ? Très simple, rappelez-vous du jeu de la chaise musicale !

Adaptons ce jeu au monde du travail, une place et deux employé·e·s, l’un sur place et l’autre en télétravail bien sûr, mais comment n’y avons-nous pas pensé plus tôt ! Nous voici donc arrivés dans le monde merveilleux du patronat. Plusieurs millions d’euros économisés par an qui vont aller directement dans la poche sans fond des actionnaires. c’est formidable le néo-capitalisme ultra libéral

Dans tous les mondes merveilleux, il y a quand-même l’ENVERS DU DECOR

Premièrement. Un détail oublié, le test grandeur nature a été fait durant les divers confinements imposés par l’état Français, avec les restrictions que nous connaissons toutes et tous, rester chez soi, restreindre au maximum les déplacements, télétravail quasi imposé, le présentiel étant l’exception… Evidement dans ce contexte les locaux étaient vides ou presque. Nos Patrons n’ont pas pensé ou ont délibérément mis cet aspect de côté.

Deuxièmement. Aujourd’hui, la plupart des entreprises utilisent le télétravail. La règle est trois ou deux jours télétravaillés pour deux ou trois jours au bureau. L’effet pervers avec cette règle dans les entreprises est que les employé·e·s posent les lundis, mercredis et vendredis pour le télétravail, ce qui somme toute parait logique. En revanche les mardis et jeudis comme la plupart du personnel est en présentiel il n’y a plus assez de places pour travailler, sachant que ces dernières ont été divisées de moitié, quand ce n’est pas plus.

Troisièmement. Avec les recommandations sanitaires dictées par le gouvernement qui obligent à la distanciation sociale et physique, la réduction de l’espace accordé à chacune et chacun complique voire rend impossible le respect de ces dites recommandations.

Quatrièmement. les travailleurs en télétravail sont isolés avec un risque de déconnexion sociale, difficulté dès qu’il s’agit de se renseigner sur un aspect technique ou autre, perte de contact avec l’équipe etc…

Cinquièmement. Les réfectoires ayant eux aussi rétrécis, même avec les rotations de services sur deux heures, il est devenu impossible de restaurer tout le monde. Ceci entraine les salarié·e·s à faire appel à des sociétés de livraison de repas. Effet de bord constaté : les accueils sont submergés par des livraisons alimentaires entre 11h30 et 14h30, les transformant en succursales « de ces dites entreprise de livraison ». En outre, les salariés commandant leurs repas à l’extérieur déjeunent évidement dans les salles de réunions ou dans leurs bureaux.

Sixièmement. Les salarié·e·s sont dans des open-spaces sans séparations physiques et phoniques doublé par un vis-à-vis permanent avec des salles de repos qui ressemblent plus à des aquariums qu’un véritable espace de détente où il est impossible de s’isoler et de se concentrer à cause d’un brouhaha constant. Sans parler du sentiment d’être en permanence surveillé par la hiérarchie et une proximité qui n’est pas en adéquation avec les mesures sanitaires.

Septièmement. Afin de gérer les places disponibles dans les locaux adaptés au Flex Office, certaines entreprises, dont la nôtre, mettent en place un système électronique s’appuyant sur le WIFI, détectant s’il y a un mouvement sur le poste de travail. Ce système permettant de savoir si un emplacement est libre ou non. L’un des effets pervers de ce système est que selon son paramétrage la personne s’absentant pour diverses raisons plus longtemps que prévue voit son poste de travail qui redevient libre et est réaffecté à un autre salarié !

En conclusion, tous les aspects liés au Flex-office à savoir le transport permanent de son matériel, le problème de places, la vérification de son temps d’absence au risque de ne plus avoir de poste de travail, les difficultés pour déjeuner le midi sont générateurs de risques psycho-sociaux.

Nous, organisations syndicales, luttons pour que cette nouvelle organisation soit abandonnée. Mais
manifestement diverses entreprises considèrent que c’est un sacrifice qui vaut la peine car elle
permet de faire de
grandes économies