FUSION SOPRA STERIA (11): Rapport du cabinet SEXTANT sur…
Le cabinet SEXTANT présentera son rapport.
Les premières constatations sur les risques sociaux confirment l’analyse de la CGT faite dès l’annonce de la fusion en avril et nos différentes communications.
Nous reviendrons en détail très rapidement sur le contenu de ce rapport (notamment rémunération, remboursement des frais, prévoyance/complémentaire santé).
D’ores et déjà, après une analyse globale du secteur Logiciel et Service dans le monde, Sextant analyse le positionnement des 2 groupes :
Pour Sopra: Le groupe jouit au final d’une place à part sur le marché français : il conjugue croissance soutenue du chiffre d’affaires et profitabilité élevée, même si elle a toutefois tendance à s’effriter depuis 2011. La baisse s’expliquant par une très forte dépendance au marché français
Pour Steria: Le groupe a souffert en 2013 d’une baisse des volumes et des prix en Infogérance (IM) et de la perte de plusieurs contrats dans le secteur public. L’arrêt d’Ecotaxe explique les difficultés rencontrées en Ingénierie (IS). Mais c’est surtout la hausse de l’intercontrat, notamment en région, qui explique la forte dégradation de la profitabilité opérationnelle. Pour l’IM, les difficultés sont plus structurelles et liées à la mauvaise anticipation RH de la stratégie.
Positionnement du futur groupe: Cette opération présente l’avantage pour Sopra de récupérer à un prix correct des activités BPO en croissance et un métier certes en stagnation, l’infra, mais qui lui permettra de maîtriser les facteurs clés de succès dans ses solutions logicielles.
L’opération valorise Steria à peine plus que ce que Steria avait payé en 2007 pour s’offrir Xansa. De surcroît elle est payée en actions, ce qui ne dégrade pas les marges de manoeuvre financière du groupe. Malgré le rapprochement, le nouvel ensemble ne figure pas parmi les acteurs de premier rang en Europe, et reste loin derrière les Anglo-saxons ou les acteurs globaux d’origine française comme Capgemini ou Atos.
Les coûts de restructuration estimés à 60 millions d’euros seraient supportés par STERIA (environ 55 millions d’euros).
Le cabinet craint que la plus grosse source de synergies/restructuration porte sur les salariés français du nouvel ensemble. La Direction a tenu un discours rassurant devant SEXTANT, ce qui incite ce dernier à préconiser que la Direction prenne des engagements en matière de préservation de l’emploi.
En risque social, au vu d’une moyenne d’âge plus jeune à Sopra:
La maîtrise de la pyramide des âges est le principal levier pour maitriser la masse salariale. Or, 27 % des salariés Steria ont +45 ans vs 18% pour Sopra. Au regard des pratiques du secteur, ces salariés pourraient être ciblés par des mesures individuelles (RC, licenciements).
En risque social, le rapport entre les salarié-e-s en structure et les salarié-e-s en mission est nettement plus élevé chez Steria que Sopra. Sachant que Steria a un effectif global moins élevé:
Si jamais la direction de Sopra souhaitait aligner le taux d’indirects
du nouvel ensemble sur celui de Sopra seul, ce seraient 226
salariés qui seraient potentiellement visés, et surtout dans la
population des administratifs.
La direction ne souhaitant pas procéder à des suppressions de
poste, seule la croissance pourra pérenniser l’emploi de l’effectif
Structure.
Risque Social, 52% de l’effectif Steria est en Région Parisienne contre 34% pour Sopra
3 options pour le nouvel ensemble pour gérer cette présence:
•1- stopper/limiter les recrutements en IDF et les orienter en région pour réorienter la force de production et maîtriser le coût journalier moyen
• 2- se séparer de manière individuelle de salariés en IDF, ou au mieux ne pas les remplacer sauf par des salariés en régions
•3- organiser des mobilités géographiques, contraintes ou incitatives (via primes d’installation, maintien du salaire, etc.)
Voici les premiers éléments que nous pouvons aujourd’hui retirer du travail fait par les intervenant-e-s du cabinet SEXTANT.